Pourquoi le diapason donne-t-il le la 440 et pas 432…

440 façons de diriger un orchestre. Ici : le doigt mouillé...

440, avez-vous dit ? Qu’est-ce ?...

Beaucoup de musiciens le savent : le la donné par les diapasons tombe sur la fréquence 440 Hertz.  Plus précisément, il s'agit du  "La 4" (le la de la 4e octave du piano). Lorsqu'on fait vibrer un diapason, il produit une fréquence précise de 440 Hz. Ceci nous permet d'accorder les instruments. Cela correspond à l’ancienne tonalité que l’on entendait lorsqu’on décrochait un téléphone. A une époque, il faisait office de diapason de secours, si l’on peut dire. Voilà qui rappellera  quelques bons souvenirs à certains…

Que vient faire la fréquence 432 là-dedans ?

Pendant longtemps j’ai entendu dire que dans l'histoire, le la n’avait pas toujours correspondu à la fréquence de 440. Jusqu’à une période relativement récente, il était, me disait-on, réglé sur 432. Je supposais alors (à tort) qu’il s’agissait là d’un subtil glissement du type "différence entre Nord magnétique et Nord géographique". Glissement naturellement destiné à évoluer avec le temps qui passe, enfin quelque-chose dans le genre… J'entendais aussi parler d’orchestres baroques utilisant des instruments d’époque, en les accordant d’une façon différente, et en y trouvant maints avantages. Mais quand je cherchais à savoir quels avantages précisément, je recevais de mes interlocuteurs des réponses plutôt évasives. Du type « C’est comme tout le reste, c’était mieux aaaaaavant », ce qui ne me satisfaisaient absolument pas.

Tout récemment, une jeune musicienne au talent fort prometteur (et à la curiosité particulièrement aiguisée), m’a posé la question du la 440. Elle m’a même indiqué quelques liens donnant de manière détaillée des éléments d’explication sur le pourquoi du comment. Cela m’a donné l’envie d’aller y voir de plus près pour me forger une opinion. Une opinion qui vaut ce qu’elle vaut (et vice versa), et que je vous livre dans les lignes qui suivents ans plus tarder.

Ah,ma pauv'dame, on trouve de tout sur internet !

Comme c'est souvent le cas, j'ai pu constater que sur une grande partie de la blogosphère, ce sujet est...

  • Soit traité de manière simpliste en assénant des affirmations lapidaires dont on ne comprend pas grand-chose...
  • Soit traité de manière détaillée mais trop complexe, décourageant parfois les curieux qui souhaiteraient en apprendre davantage.

Bref, il faut s'accrocher, ce que je me suis efforcé de faire...

En fait, il existait beaucoup plus d’étalons que ces deux-là…

Première découverte : avant que le 440 ne s'impose, il existait en fait pléthore de fréquences de référence :

« Pour la musique du XVIe siècle, on utilise le la 466 Hz. Pour le baroque vénitien (du temps de Vivaldi), c’est déjà le la 440 Hz. Pour le baroque allemand (du temps de Telemann, de Jean-Sébastien Bach…), c’est le la 415 Hz. Pour le baroque français (Couperin, Marais, Charpentier…) on s’accorde sur le la 392 Hz ! Il existe différents diapasons comme le diapason Haendel, réglé sur 423 Hz, le diapason Mozart, 422 Hz, celui de l’opéra de Paris, dit Berlioz, 449 Hz, et celui des pianos Steinway aux USA, 457 Hz. »

Et contrairement à ce qu'on peut lire un peu partout, Le la 440 est loin d'être une nouveauté. Il aurait (comme nous venons de le voir) déjà été utilisé (parmi tous les autres) à la période Baroque. Y compris aux côtés d'autres variantes encore plus élevées !

Apparemment la nécessité de normaliser tout cela s'est fait sentir pour plusieurs raisons concomitantes. Notamment pour faciliter le commerce des instruments de musique dans le monde qui s’industrialisait. Dans un même temps, la pratique des musiciens d’orchestre qui voyageaient d’un pays à l’autre se trouvait entravée par toutes ces disparités. Un peu à la manière des trains qui doivent franchir plusieurs pays où l’écartement des rails est différent… Tous ces problèmes-là se posent de manière croissante avec le temps qui passe et les progrès du progrès comme on dit.

Le match Verdi, Litz, Wagner et Cie…

Historiquement, un des premiers européens à chercher à légiférer en la matière fut apparemment le compositeur italien Giuseppe Verdi.

En 1884, il obtient de la commission musicale du gouvernement italien un décret de loi normalisant le diapason à un la à 432 vibrations par seconde.

Ainsi, le la 432 n'est aucunement une "ancienne et unique façon d'accorder les instruments".  Mais tout simplement la première tentative de normalisation en la matière qui ait historiquement réussi à aboutir, puisqu'apparemment ce nouveau standard s'est répandu, notamment en France.

Il semble d'ailleurs que cela ait fait grincer quelques dents à l'époque, au vu des intérêts en jeu. Pour prendre l'exemple des facteurs d'orgues, on peut imaginer qu'ils étaient obligés de repartir de zéro pour construire des instruments compatibles avec ce qui était désormais devenu une nouvelle norme. Sans compter la question de la valeur marchande de leur stock existant...

Ainsi, les "heureux élus" comme d'habitude ont fait une majorité de frustrés, ce qui me paraît inéluctable. La même tragédie se joue d’ailleurs à chaque fois qu’on doit faire un choix (exemple ; les élections 🙂 )

Dans les années 1830 à 1840 (soit 50 ans avant la démarche de Verdi en Italie), Franz Liszt et Richard Wagner avaient déjà œuvré de leur côté. Favorisant ainsi l’adoption du la à une fréquence plus élevée que celle en vigueur dans leur pays, en l'étalonnant à 440 Hz et même au-dessus.

Impermance des choses, en 1939, changement de braquet:

1939 : A Londres, la Fédération internationale des associations nationales de standardisation décide d’un diapason étalon étalonné à 440 Hz. Cette décision sera entérinée quelques années plus tard, lors d’une conférence internationale (toujours à Londres) en 1953. Les protestations des Italiens et des Français, attachés au la 432 Hz de Verdi, sont restées lettre morte. En 1975, le diapason la 440 Hz deviendra une norme ISO. Ceci imposera par la suite son utilisation dans tous les conservatoires de musique. Aujourd'hui la fréquence 440 Hz a donc gagné la bataille institutionnelle, s’érigeant aujourd'hui en standard international.

Cette nouvelle hégémonie, et surtout la période à laquelle elle s'est solidifiée, n’a pas manqué de provoquer de nombreuses réactions. En effet, la promulgation en 1939 du la 440 au détriment du la 432 a été assimilée par certains à un coup d’état musical des nazis – les Allemands ayant alors opté pour le 440 Hz. Qu’ils l’aient fait depuis fort longtemps, et bien avant les nazis, n'entrera hélas pas en ligne de compte. Pendant qu'on y est, pourquoi ne pas avancer que la France était dans le camp des fascistes, en défendant le la 432 aux côtés des italiens ? Ce serait tout aussi inepte.

guillemet Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose...

Cet aphorisme (attribué à Beaumarchais) se porte encore à merveille de nos jours. Dans une même idée, vous pouvez vous reporter au sort regrettable qui est fait à la méthode Coué depuis qu'un célèbre collaborationniste a eu le malheur de s'y intéresser. Que voulez-vous, apparemment nous avons tendance à tomber facilement dans le piège des amalgames... Il suffit pour s'en convaincre de consulter cet article, publié sur mon blog pro.

La vraie pomme de discorde

Et voilà. C’est aussi simple que cela. Entre le « Ils nous détraquent tout avec leur modernisme » et « 1939 ? C’est forcément un coup des allemands », le tour fut joué, et la fréquence de 440 Hertz se retrouva entachée de mille maux pour certains esprits chafouins.

Des invraisemblances à foison

Vous n’imaginez pas les énormités que j’ai pu lire sur ce sujet en surfant sur le net. J'ai pu y découvrir des thèses dont le moins qu'on puisse dire c'est qu'elles me paraissent fondées sur des postulats pour le moins contestables. Ainsi, le nombre 432 ne serait rien de moins que...

"[...] Le réglage qui fait vibrer la raison dorée de l’univers PHI et unifie les propriétés de la lumière, du temps, de l’espace, de la matière, de la gravité et du magnétisme avec biologie, du code de l’ADN et de la conscience. Quand nos atomes et ADN commencent à résonner en harmonie avec le schéma en spirale de la nature, notre sens de connexion à la nature est dit être "agrandi". Le nombre 432 est également reflété dans les rapports du Soleil, de la Terre, de la Lune, de la précession des équinoxes, de la Grande Pyramide d’Égypte, Stonehenge, le Sri Yantra et beaucoup d’autres sites sacrés».

Quand les hurluberlus s’en mêlent à ce point, les écrans de fumée finiraient presque par masquer l’essentiel

Ailleurs on peut également lire que des "scientifiques" (sans autre précision) ...ont calculé les fréquences de résonance des atomes et molécules dans la nature (???), et que cela semble militer très fortement pour un retour au 432... Selon les mêmes sources, tous les éléments à l'origine de la vie se retrouvent être une harmonique d'une note dans l'accordage en 432 Hz. Rien de moins !

Je suis même tombé sur des histoires de rapports entre le nombre 432 et les ondes cérébrales, ou encore le ratio entre les anneaux de Saturne et la distance Saturne / Terre. Pour moi, tout cela ne peut pas tenir la route. Même en prêtant toutes les facultés qu'on veut au nombre 432. Car il y a beaucoup trop d'arbitraire là-dedans. Voyons pourquoi:

Déjà, les instruments de musique ont la faculté de produire un grand nombre de sons. Par exemple, mon piano standard de 88 touches produit des notes allant en gros de 32 à 4186 Hz. Pour que d'autres instruments s'accordent avec lui, il serait fastidieux de comparer les notes une à une. Partant, il faut bien s'entendre sur une note de référence. Déjà, choisir le "la 4" (le la de la 4e octave du piano) est un acte arbitraire en soi. Même s'il est ordinairement fait pour des raisons de commodité (cette note étant commune à de nombreux instruments de l'orchestre).

Tout le monde le sait : un bon dessin vaut mieux...

schéma tessitures et fréquences de plusieurs instruments
Vous pouvez cliquer sur ce schéma pour l'agrandir...

Il suffit de regarder le schéma ci-dessus (qui donne les correspondances entre les notes et les fréquences) pour comprendre qu’on aurait tout aussi bien pu choisir pour référence n’importe laquelle des notes qui y sont affichées… Le 440 n'est jamais que la fréquence d'un la. Et le la n'est jamais que la note sur laquelle on s'accorde (au propre et au figuré 🙂 ). Même en restant dans un intervalle qui soit commun à un maximum d’instruments, le do situé sur la même octave que le la 400, qui correspond à 261 Hertz dans la norme actuelle, fonctionnerait tout aussi bien. En le prenant pour base, on arriverait ex-ac-te-ment au même résultat ! Et là, mon intuition me dit que des hurluberlus iraient à coup sûr trouver des explications incontestables pour condamner ce 261, et revenir au "258 d'avant". A coup sûr ils trouveraient dans la chimie moléculaire ou l’observation des constellations le même type de signes allant dans le sens de leurs élucubrations.

Sans compter que les étalons choisis pour mesurer le temps et l'espace (la seconde, le mètre, l'année-lumière...) sont tout aussi arbitraires que le choix du la et de la fréquence (432 ou 440).

Soyons tout de même un peu l'avocat du diable…

L'effet de la fréquence sur le corps humain est un fait admis. Nul ne songerait à le mettre en doute aujourd’hui. Surtout pas les musiciens ! Mais de là à vouloir y discerner un diapason supérieur à tous, la ficelle est trop grossière à mes oreilles.

Allons plus loin. Aucune de ces fréquences du diapason, qu’il s’agisse du 440 Hz ou d'une autre, n'est absolue dans la pratique. Dans l'idéal, il faudrait moduler et modifier en permanence une fréquence selon les lieux, les saisons, et de nombreux autres facteurs physiques et biologiques pour pouvoir nous rapprocher d’une fréquence de "vibration parfaite". Mais à chaque fois, cela serait le sujet de "casse-têtes" énormes pour de nombreux musiciens, sur un plan tout bêtement pratique.

Un exemple

Un exemple ? Le son émis par un instrument varie aussi en fonction de la température et le type d’instrument utilisé : Prenons le cas d’un instrument à vent sur lequel on joue une même note, et pour lequel on mesure la fréquence à des températures ambiantes différentes. Voilà ce que cela peut donner dans certains cas :

– à 10°C = 433 Hz
– à 20°C = 440 Hz
– à 25°C = 444 Hz

Vous comprenez peut-être pourquoi certains d’entre vous ont pu observer des flûtistes « dévisser » et démancher légèrement leur instrument en début de représentation, « le temps qu’elle chauffe », disent-ils, ce qui est parfaitement exact ! Or, tous les instruments n'offrent pas cette possibilité... et certains déphasages interviennent inéluctablement (ce que n'importe quel ingé son vous confirmera).

Encore une fois, en supposant qu'une fréquence de vibration parfaite existe, 432 Hz pourrait très bien (pourquoi pas ?) devenir la fréquence majoritaire un jour, mais certainement pas universelle. Pour étayer une telle théorie, il faudrait nier que tout est en perpétuelle évolution. Et ne pas tenir compte des peuples qui se fondent sur leur mode traditionnel pour chanter et jouer de leurs instruments en rapport direct avec leurs sens, leur culture. Et certainement pas sur un diapason normalisé à 432, à 440 Hz ou que sais-je encore...

Il ne faudrait pas non plus nous prendre pour des billes…

Affirmer (comme j'ai pu le lire) que le 440 Hz est une "fréquence nazie" est fallacieux, puisque cette fréquence existait déjà avant bien avant que ce régime ne l’adopte et ne veuille, effectivement, en faire une référence absolue.

Si plusieurs artistes contemporains ont calé leurs fréquences à 432 Hz comme Janis Joplin ou John Lennon (notamment pour "Imagine"), gardons un peu les pieds sur terre. Leurs choix ne dérivaient vraisemblablement pas d’une obsession pour la pureté, la perfection ou la soi-disant supériorité d’un diapason sur l’autre, mais tout simplement d’une recherche, d’une curiosité artistique qui expérimente et décloisonne les normes pour mieux en embrasser la diversité.

Voici quelques-unes des sources sur lesquelles je me suis appuyé pour écrire ces lignes :

Slate.fr
Davidbonnin.fr
Accordepiano.fr (ce site semble avoir été supprimé depuis).



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Le Petit Abécédaire...

Livre 'Petit abécédaire...' - Bernard Lamailloux

"Un ouvrage bien documenté, écrit par quelqu'un qui sait de quoi il parle et qui le fait avec clarté humour et éthique. Les exemples et les conseils sont judicieux et très utiles. Je le recommanderai avec plaisir.."

Josiane de Saint Paul

Quel livre ! Un travail de moine. D'une grande originalité. J'ai à peine commencé à le parcourir et, déjà, je le savoure. Je vais d'ailleurs continuer à le déguster lentement. Bravo !

Serge Marquis


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30 réponses sur “Pourquoi le diapason donne-t-il le la 440 et pas 432…”

  1. Merci beaucoup pour ces éclaircissements !
    Une beau travail de recherche et de mise au point très utile.

  2. Fort passionnant cet exposé.

    Toutefois, j’ai toujours lu dans la littérature musicale française que le célèbre La 440 Hz est identifié comme le La3 (La4 dans les littératures anglaise et allemande). Le premier La au grave d’un instrument à clavier comme le piano est identifié selon cette logique comme La-1. Comment une note peut-elle être négative ? Sans compter que notre La3 est défini par le Ut3 !

    Étienne Souriau fut l’un des tous premiers à proposer une nomenclature plus scientifique en faisant du La (13.75 Hz, ressenti mais inaudible) le point de départ de son échelle qu’il nommait La1. Le La 435 ( aujourd’hui 440) correspondant alors à La6. Le Ut (changé pour Do (provenant de Doni)) remonte à Guido d’Arezzo. Ce dernier tira le nom des notes d’une hymne grégorienne. L’échelle sonore ascendante débutant sur cette note détermine nos échelles musicales depuis ce temps. On emploie ces mêmes noms mais dans un ordre descendant pour expliquer les échelles des Grecs. Ce qui est loin d’être scientifique, avouons.

    Étienne Souriau proposait lui le terme d’unité discrète plutôt que note et chaque unité (demi-ton) était numérotée de 1 (la# ) à 9 (fa#/solb) puis δ (sol), ω (sol#/lab) et Ο (la). L’exposant ajouté à ces symboles indiquait le registre. Le La étalon se note ainsi (exposant 6) devant (omicron) Ο. Il proposait en plus une notation rythme scientifique.

    Un auteur à redécouvrir.

    1. Je vous suggère le ted de Michel Gautier pour ce qui est des bienfaits de la musique accordée sur un la 432 car bien évidement en changeant le repère premier on change la fréquence de toutes les autres notes“ voir tableau des fréquences en 432

    2. Bonjour. Que la musique accordée sur un la 432 (ou autre) puisse avoir des «bienfaits», c’est bien possible. Suivant votre conseil, je suis allé rechercher, puis visionner la conférence TEDx de ce Michel Gautier traitant de ce point. Et je suis au regret de vous annoncer qu’elle ne m’a pas du tout convaincu. Une fois de plus, on assiste là à un numéro de haute voltige intellectuelle en forme de story telling qui – je n’en doute pas – en séduira certains. Pour ma part je trouve qu’il apporte plutôt de l’eau au moulin de la thèse que je défends, mais bon… chacun pourra en juger et c’est très bien ainsi.

      A ce sujet, je me permets de suggérer à mon tour à l’aimable cantonade de visionner l’interview qu’à donné le philosophe Étienne Klein sur France Inter en juillet dernier à l’occasion de la parution de son dernier opus : «Le goût du vrai».

      Il y est largement question de l’arrivée en force dans l’espace public de tout un tas de scientifiques, pseudos ou pas. Il y est également question de l’ultracrepidarianisme, biais cognitif qui fait qu’on parle avec assurance de sujets qu’on connait peu ou mal, et de l’effet Dunning-Kruger qui amène tout un chacun à surestimer ses compétences.

      Enfin, Étienne Klein nous explique aussi ce qu’est l’ «ipse dixitisme» (littéralement : «lui-même l’a dit») qui fait que notre esprit critique est émoussé lorsque la thèse qui est avancée par un quidam – même si elle repose sur des fondements contestables – nous plait davantage que son contraire.

      Une fois de plus, je ne puis que constater (dans un effarement navré) à quel point en 2020 l’obscurantisme se porte apparemment mieux que jamais…

  3. Article intéressant, bien documenté.
    Pour l’anecdote, le La440 est la note qui a été à l’origine du triomphe planétaire du morceau « The house of the rising sun » du groupe »The animals », au début des années 60 . Cette note, hurlée, avec tant d’expressivité par Eric BURDON dans ce blues lent, notamment, dès le début sur les syllabes des mots « and it’s been…the ruin of many a poor boy, and God, I know, I’m one », a propulsé, du jour au lendemain, le groupe « The animals » au n°1 des « Charts » à cette époque.
    Très difficile pour un chanteur d’atteindre cette note sans passer en voix de tête.
    Pour le reste, oserai-je me permettre une petite remarque purement orthographique à l’auteur ? :
    Le participe passé du verbe « faire » devant un infinitif ne s’accorde jamais. il fallait écrire : « la nécessité de normaliser tout cela s’est fait sentir… » et non pas : « la nécessité de normaliser tout cela s’est faite sentir.

    Cordialement
    Alex

  4. Heureux ce jour qui voit s’éclairer mon destin! Je sais maintenant quel sera mon chemin: développer mon ultracrepidiarianisme et enfin je ressemblerai à tous ceux qui parlent à la télé!
    Pour ce qui est du La 440, les dates que vous donnez sont selon le calendrier actuel, mais on pourrait aussi considérer que, avec le calendrier chinois, l’heure de lever du soleil étant différente…..
    Merci pour votre article plein de bon sens. Pour le La 432, ceux qui y croient ont bien raison si ça leur fait du bien, l’essentiel est de faire de la musique ou de chanter.

  5. En tant que musicien, je suis passé au 432Hz pour des raisons de ressenti plutôt que des raisons théoriques (souvent très discutables). La nécessité de passer à un diapason inférieur au 440 m’est apparu en écoutant des disques vinyles sur un platine équipée d’un « pitch ». Ce dispositif permet de ralentir le disque de quelques pour-cent ce qui a pour effet concomitant de baisser le diapason….Il se trouve que la plupart des disques me plaisent mieux avec un diapason inférieur à 440…C’est un ressenti personnel qui aurait pu déboucher sur un choix de 430 tout comme 432 mais j’ai choisi cette fréquence (le 432) dans l’idée de me rapprocher d’une « norme » par ailleurs déjà expérimentée par Guisepe Verdi….Et d’autres musiciens contemporains.

    1. C’est ce que j’ai mis dans mon commentaire… votre frequence personnelle entre en raisonnable avec le 432. Ce qui est quand même notable, C est que c’est le cas de beaucoup de gens !

  6. Bonjour Bernard
    Pour faire court :
    Le La 432 est tout simplement issu de ceci : en partant d’un Do de 1 hz on obtient un Do de 2 hz, puis 4, puis 8 et ainsi de suite jusqu’à 256 et 512. Cest une façon pratique pour expliquer l’enchaînement des octaves . Or, entre 256 et 512, le La naturel ( issu du Do128) est le La 432.
    Comme vous l’avez fait remarquer, la seconde est une unité arbitraire qui a même failli être définie à la révolution comme un centième dd minute et la minute un centieme d’heure.
    La même explication avec les puissances de 2 pour les frequences du Do aurait donné aussi un La 432, mais en réalité la fréquence aurait été differente vu la valeur differente de la seconde revolutionnaire.
    Et les gogos se seraient autant précipités pour decerner la médaille à cette valeur …
    Aucune fréquence nest meilleure qu’une autre. Un glissando au violon le prouve.
    Ce qui donne un sens à une fréquence , c’est l’harmonie . Mais là je renvoie les curieux à mon article de Nexus en réponse au La 432  » et si on allait un peu plus loin » paru l’an dernier.
    Voilà .

    1. Bravo. Qu’eût-ce été si le Révolutionnaire avait maintenu heures et minutes divisibles par 100, alignées sur le système métrique ? Ce système se serait-il uniformisé mondialement ? Heureusement, l’horloge révolutionnaire a fait long feu, et le calendrier grégorien à repris sa place. Mais le système métrique s’est imposé… et les facteurs d’orgues ont maintenu leur mode de calcul des hauteurs des tuyaux.

  7. Bonjour,
    C’est le physicien Lissajoux qui le premier a fait une étude sur le diapason, puisque les figures qui portent son nom ont été réalisé avec des diapasons positionnés à 90°… Comme il était mathématicien il a trouvé plus commode de donner comme valeur de fréquence au diapason qu’il utilisait 432 périodes par seconde (Hertz était encore en barboteuse…) parce que ce nombre est divisible par 2-3-4-6-8-9-12 et subtilement cette valeur est la moyenne géométrique entre les extrémums européens parce qu’il savait parfaitement que chaque ville de l’Europe musicale possédaient des références qui se promenaient entre 392 Hz et 490 Hz. La meilleur preuve est donnée par les orgues qui ont des sons fixes entretenus (sic) depuis des siècles…
    Si Verdi s’est prononcé pour un diapason à 432 Hz c’est simplement pour ménager ses chanteuses qui sont souvent mises en difficulté dans l’aigu qu’il affectionnait particulièrement.
    Cerise sur le gâteau, Verdi a eu le soutien du ministre de la guerre d’Italie qui imposa (la loi, c’est la loi) le diapason à 432 Hz pour toutes les fanfares militaires… D’où la pléthore d’instruments à vent accordés sur 432… qu’il a fallut malheureusement abandonner.
    Voici un lien vers les archives des bulletins du GAM, en particulier les numéros 36 ; 40 ; 47 ; 88 qui vous éclaireront.
    http://www.lam.jussieu.fr/index.php?page=BulletinsGAM
    Amicalement

  8. Bonjour
    Votre article m’a particulièrement intéressée. En tant que musicotherapeute j’ai effectué un (modeste) travail sur la mémoire vibratoire de jeunes defficients intellectuels profond sans acces a la parole, qui a édité en livre. Et plus qu’une norme, chacun ayant sa propre frequence vibratoire, il est normal d’être plus sensible à une fréquence particulière. Ce qui prouve la difficulté de l’exercice de trouver une fréquence qui convienne à tout le monde ! Il n’en demeure pas moins que le canon de pachelbel en 432 n’a pas du tout le même écho en moi !
    Merci pour se travail fouillé.

  9. Bonjour à tous
    Tout cela est bien expliqué, Merci.
    Donc, cela prouve que l’oreille absolue est relative ! 🙂
    Meilleures salutations
    Marc

  10. Bonjour Bernard
    J’étais ingénieur du son et il ne fallait pas dire cela à certains de peur de les vexer 🙂
    Moi je suis nourri à la musique ancienne et renaissance et au 415 ! J’exagère un peu bien sûr car j’aime aussi le baroque et le classique. En vérité, peu m’importe le diapason, je laisse cet aspect technique aux musiciens. Je me contente d’écouter.

  11. Complot mondial ou pas, il n’empêche qu’après diverses écoutes à 432 et 440 sur différents morceaux de musique, je préfère à grande majorité ( certains rocks à sons très saturés m’ont semblé meilleurs à 440, peut-être le fait de l’ajout d’électronique) le son à 432 hertz. Le son analogique n’a t’il pas un son plus naturel, plus chaleureux? Ce qui expliquerait que la différence serait moins flagrante sur des guitares électriques au son saturé par exemple ?
    N’oublions pas que la musique, avant toute chose, doit faire ressentir des émotions, en cela et en ce qui me concerne le 432 est bien supérieur. Pourquoi avoir imposé comme référence le 440 hertz ? Je ne sais pas, mais je trouve ça dommageable pour moi. Pour ceux qui voudrait se faire une idée, je vous propose cette vidéo https://youtu.be/lWAzo2DVJPM , juste pour l’écoute et le ressenti.

    1. Bonjour, je suis allé écouter patiemment la vidéo que vous mentionnez, et avoue ne pas partager vos conclusions.

      Les mélodies présentées comme sensément accordées en 432 sont juste accordées en prenant une base différente, et me oreilles ne les trouvent ni meilleures ni pires que les autres. Différentes, sans plus. Au passage j’ai trouvé assez fastidieux le fait que la personne qui s’efforce de faire sa laborieuse démonstration nous inflige pas moins de cinq « mélodies » pour étayer sa thèse que pour ma part je trouve pour le moins fumeuse. Une seule mélodie aurait été largement suffisante, me semble-t-il. Au passage, ce monsieur ne manque pas d’évoquer les vertus « thérapeutiques » de l’accordage en 432, comme de bien entendu…

      Cerise sur le gâteau, ce brillant démonstrateur étaye sa démonstration en jouant sur un hang, ou « space drum ». Cela m’a rappelé qu’un de mes amis aime bien dire que les joueurs de hang sont aux musiciens ce que le type de la photocopieuse est aux écrivains, mais bon, c’est sans doute un peu exagéré… Et puis je confonds peut-être avec la guimbarde ou le didgreidoo 🙂

      Enfin, le La 440 n’a pas été « imposé », il est juste le résultat actuel de plusieurs tentatives (et luttes d’influence) pour harmoniser un système qui en avait grandement besoin (je pensais avoir été suffisamment explicite sur ce point dans mon article).

      Après, vos oreilles vous appartiennent, et votre jugement aussi. Chacun est bien entendu libre de se raconter les histoires qu’il veut, et de trouver que telle fréquence est « bien supérieure » à telle autre.

      Pas de souci là-dessus, donc.

      Bien courtoisement.

  12. merci pour cet article et ces échanges avec les lecteurs. Au bout du compte tout n’est que question de référence a priori, pourquoi le mètre mesure un mètre ? quelle est la référence indiscutable et universelle du cm à l’origine ?, et ainsi pour les fréquences des notes . Bêtement je croyais aussi suite à certaines lectures que le 432 hz c’était  » mieux ». merci, donc, juste écouter, ressentir, apprécier et voilà. Tout le reste n’est que littérature 🙂 votre article m’a rendu ma liberté 🙂

  13. Donc suivant le vent, l’humidité, la chaleur, l’altitude et l’orientation nous vibrons, d’ailleurs les bébés balbutient aussi pour exprimer leur existence ????????‍????????. Merci pour ce post

  14. Voilà quelques années; j’ai fait une recherche identique pour 360°… Mais là, je suis étonné du résultat que j’ai trouvé pour 440 hz (mieux : 439995154).
    Je ne donne aucune interprétation c’est un résultat numérique.
    En fait le résultat me donne plus de questions que de réponses !
    Sur internet j’avais vu que des gens avaient trouvé que la mesure de la pyramide kéops donnait la vitesse de la lumière, certains abrutis comme toujours critiquaient cette explication.
    Je travaille sur la lumière depuis plus de 60 ans et je ne partage pas cette célérité… Mais ce n’est pas mon propos ici …
    J’ai fait le calcul comme proposé…
    cr=n(pi)/6;r=sqrt(2.0) # coudée royale
    cc=439995154 #base 440
    lg=cr*r*n(pi)*439995154;lg # cercle circonscrit en MHz
    pg=cr*cc*n(pi);c=lg-pg;c (avec le logiciel sagemath, gratuit et open source pour windows, linux), mais j’ai du falsifié les résultats pour avoir une réponse juste , car j’aurais du utiliser 440… Vraiment curieux !

  15. Bonjour et merci pour cet article

    quelqu’un comme moi qui aime les trucs bien illuminés les autres articles new age me font plaisir, mais plus je vieilli plus j’ai besoin de critiques constructive comme la vôtre, et je n’arrive plus à avaler de la même façon les théories – ressenti et autres reprise d’article sans fin sur les même thèmes de la lumière etc – influence bouddhiste sans doute, expérimente avant de juger me dis-je.

    Bref en tombant sur un énième articles de 432 j’ai cherché plus loin et suis tombé sur le votre, et cela me soulage de l’avoir lu

    bonne journée

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