

Rencontres fortuites…

par ailleurs, David Zinn propose pas mal d'articles intéressants sur son site marchand. Personnellement je me suis laissé tenter par un lot de 20 cartes postales (photographies de ses œuvres éphémères), ainsi que par un livre étonnant, baptisé "Chance encounters" (Rencontres fortuites) dans lequel il nous parle un peu de sa vie. Voici ce que pour ma part j'en ai retenu :

Quand il était petit il lui arrivait souvent de se battre avec son frère. Pour les inciter à se tenir tranquilles, leur père avait l'habitude de leur donner des crayons et des bouts de papier afin qu'ils puissent dessiner.
Mais David était complexé par rapport à son frère, car il trouvait que lorsque son frère dessinait, on reconnaissait toujours ce qu'il cherchait à représenter, alors que ce n'était pas le cas pour ses propres dessins.
Il était donc confronté à des problèmes de confiance en lui, de peur du regard des autres, du jugement négatif qui provoquait de l'inhibition devant "la page blanche" (difficultés à démarrer...).
Par ailleurs, en famille, il leur arrivait souvent de jouer à des "Doodle battles" (improvisations à plusieurs dessinées à partir de petits gribouillages). Ainsi, il a eu assez tôt la manie de la paréidolie.
Particulièrement sujet à l'angoisse de la page blanche, il adore s'engouffrer dans une création en partant de petits détails... C'est ainsi qu'il se vit lui-même comme un "artiste pas vraiment sérieux", loin de l'art avec un A majuscule. Le métier de dessinateur en publicité s'est pour ainsi dire tout naturellement imposé à lui.
Ses premiers dessins à la craie ont débuté pendant sa vie de graphiste freelance. Il faut savoir que le climat de la ville d'Ann Arbor est très changeant. Du coup, les moments de beau temps l'incitent à aller se promener, mais afin de moins culpabiliser par rapport à son travail en retard, il sort avec sa boîte de craies. Ainsi, il s'autorise à se promener à condition d'emmener ses outils de travail et d'avoir un vague projet de dessin... Raisonnement assez tordu qui le fait rire lui-même et qui cache un penchant certain pour la procrastination.
Le côté éphémère de ses dessins ne le rebute pas du tout, bien au contraire. Cela arrange bien ce qu'il appelle ses complexes, et l'incite à chaque fois à commencer un travail dont il sait très bien qu'il restera éphémère. La question de savoir si "...le travail en cours mérite ou non d'être conservé" ne se pose donc pas, et c'est très bien ainsi. Sur un plan philosophique, il aime bien l'idée de l'impermanence et des choses, et toutes les histoires de moines bouddhistes qui dessinent des mandalas qui s'effacent eux-mêmes...
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