Confiance et bonne humeur en formation

Citation (Faux texte)

En formation, ça ne se décrète pas, mais d'une certaine façon cela s'impose…

Confiance et bonne humeur sont des ressources importantes à mes yeux, en ceci qu’elles sont connectées à des valeurs auxquelles je suis tout particulièrement attaché. Ainsi, mon instinct m’a toujours poussé à créer, puis entretenir un climat de confiance et de bonne humeur lors de la totalité de mes interventions en formation.

La confiance – pas plus que la bonne humeur – n’est une chose qui se décrète. Et c’est bien là le problème. Alors au début de chacune de mes interventions, dès les premières minutes (qui sont, à mes yeux, absolument déterminantes), j'annonce un certain nombre de choses à mes apprenants, parmi lesquelles ceci : Continuer la lecture de « Confiance et bonne humeur en formation »



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L’autonomie de l’autre : une fable sur les taupes et les « taupiers »

Comment une brochette de taupes mortes m'a durablement donné à réfléchir sur l'idée d'autonomie
L'autonomie de l'autre …

Comment une brochette de taupes mortes m'a durablement donné à réfléchir sur l'idée d'autonomie…


Une étrange coutume normande

Dans les coins reculés de la Normandie, on trouve des clôtures de champs décorées d'une étrange manière : des cadavres de taupes enfilés sur les barbelés.
Selon les paysans, ce sont des taupiers qui les ont chassées et qui exposent leurs trophées pour prouver leur talent. Mais dans ce cas, pourquoi laissent-ils toujours deux taupes vivantes, un mâle et une femelle ?

Le dilemme du taupier : laisser ou non un couple de taupes ?

taupes modèles. Leur bruit est-il un appel à l'autonomie ? :-)

Un paysan m'a expliqué qu'un taupier aguerri laisse en général deux taupes dans le champ pour pouvoir revenir travailler l'année suivante.

Cette histoire n’a pas fini depuis de me donner à réfléchir. Par exemple, je serais curieux de savoir quelle est la proportion des gens "malins". Des qui devinent pourquoi le taupier laisse un couple de taupes. Je veux dire par rapport à ceux qui comme moi, tombent de trois kilomètres de haut quand on leur raconte le topo.

Application à la relation d'aide : l'autonomie du client est-elle dans l'intérêt du prestataire ?

Commençons par le cadre plus général de la "prestation de service"...

Dans tous les domaines d'activité, on trouve des "taupiers" qui ont intérêt à ce que leurs clients ne deviennent pas autonomes.

Prenons l'exemple d'un garagiste qui répare "trop bien" les voitures : ses clients seront satisfaits, mais il aura moins de travail.

Mais réfléchissons : jusqu'à quel point cet intérêt rejoint-il celui du prestataire lui-même ? Eh bien cela dépend du prestataire en question, justement.

Prenons un exemple : Si un garagiste répare "trop bien" les voitures, ses clients lui feront peut-être de la publicité (encore que cela n'est en rien "automatique"...). Mais en attendant son garage sera moins rempli par les voitures de ses "clients actuels". Des clients certes autonomes mais surtout absents… Et ceci par un phénomène inéluctablement "mécanique" ( si je peux me permettre ce rapprochement…).

Maintenant, parlons un peu des services à la personne

Élargissons à présent cette situation aux métiers de l’enseignement, de la formation, de la relation d’aide en général.

Ainsi, jusqu'à quel point les enseignants et les formateurs ont-ils envie que leurs élèvent finissent par en savoir autant qu'eux-mêmes sur la matière qu'ils enseignent, jouissant ainsi d'une autonomie totale ? C'est là une question éminemment personnelle qui, a n'en point douter, trouve autant de réponses que de personnes concernées !

Un médecin qui soigne "trop bien" ses malades imagine-t-il que sa salle d'attente va se remplir ou au contraire se vider ?

Continuons : Jusqu'à quel point un psy qui "accompagne" (quel joli mot !) un patient sur une longue durée a-t-il intérêt à celui-ci "vole de ses propres ailes" ? En toute autonomie, sans même avoir besoin de lui ? Et surtout, en a-t-il vraiment envie ?

Je pourrais étendre la métaphore à bien des métiers : travailleurs sociaux, thérapeutes, coaches en tous genres… la liste est très étendue !

Quand le système encourage la dépendance : l'exemple des services psychiatriques

Dans certains services psychiatriques, on remet les patients dans la nature après un certain délai, même s'ils ne sont pas complètement guéris. Ce délai est fonction de plusieurs critères, parmi lesquels le nombre de lits disponibles dans le service (ni trop, ni trop peu, cela porte le doux nom de "gestion des flux") arrive quelquefois en bonne place !

Rêver d'un monde sans "taupiers"

Dans un monde idéal, les "taupiers" n'existeraient pas. Et les prestataires de services auraient à cœur de rendre leurs clients autonomes, même si cela revient à se priver provisoirement d'une partie de leur travail.

Et vous, que pensez-vous de cette fable ? Avez-vous déjà rencontré des "taupiers" dans votre vie ? Je vous invite à partager votre opinion dans les commentaires !

Filet (.... de l'autonomie ? Non, n'exagérons pas :-)

PS : Si vous souhaitez lire mes autres coups de coeur (ou coups de gueule…) c'est ici que ça se passe...



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