L'oreille absolue fascine le monde musical depuis toujours. Mais qu'est-ce exactement ? C'est la capacité de reconnaître ou de produire une note de musique sans avoir besoin d'une référence. À travers mon parcours de musicien autodidacte, je vous propose de découvrir une vision nouvelle de ce don musical si particulier.
Les origines de mon rapport à la musique
L'apprentissage autodidacte
Dans les années 60, j'ai commencé la guitare sans utiliser de méthode particulière, en jouant entièrement d'oreille. Pour accorder mon instrument, j'utilisais une astuce surprenante : la tonalité du téléphone fixe ! En effet, celle-ci émettait un La parfait à 440 Hz (la note de référence en musique). Cela montre comment notre cerveau peut créer des repères sonores durables.
La science derrière l'apprentissage musical
Les chercheurs en sciences du cerveau l'ont démontré : notre mémoire des sons se développe grâce à des références stables et répétées. Par ailleurs, selon une étude récente de Deutsch et son équipe (2013), l'oreille absolue se formerait principalement pendant l'enfance, avant 7 ans.
Les différentes formes d'oreille absolue
L'oreille absolue "pure"
Les pianistes professionnels représentent souvent l'exemple parfait de l'oreille absolue pure. En effet, leur instrument reste toujours accordé à la même hauteur. Ainsi, ils peuvent chanter n'importe quelle note à tout moment, même au réveil !
L'oreille absolue "relative"
Mon expérience personnelle m'a fait découvrir une autre forme d'oreille absolue. Contrairement au piano, ma guitare subissait des variations d'accord au fil du temps. De plus, en randonnée, je devais souvent me fier à mon oreille pour réajuster les cordes, sans être forcément à la hauteur "440 pile". Cette pratique a développé chez moi une forme unique de perception musicale.
Ce que dit la science
Les recherches du Professeur Miyazaki (2004) confirment cette idée : l'oreille absolue existe sous différentes formes. De plus, cela peut correspondre à une reconnaissance instantanée des notes, mais aussi à des capacités plus nuancées.
Une sensibilité musicale unique
Au-delà du solfège
De façon étonnante, il se trouve que je peux repérer instantanément des erreurs dans une interprétation musicale alors même que je ne maîtrise pas le solfège (la lecture des notes sur une partition). Cette capacité illustre bien la différence entre comprendre la théorie musicale et percevoir la musique de manière intuitive.
Les découvertes des neurosciences
Les chercheurs Peretz et Zatorre (2005) ont fait une découverte fascinante : notre cerveau utilise des zones différentes pour traiter la musique et pour lire les partitions. Ainsi, on peut avoir une excellente perception musicale sans maîtriser la théorie (...et vice versa !).
L'adaptation du cerveau musical
Une flexibilité remarquable
Ainsi, mon petit cerveau s'est adapté de manière spécifique à mes conditions d'apprentissage. Sans avoir toujours un diapason (ou un dispositif donnant la note de référence) sous la main, j'ai ainsi pu développer une grande flexibilité dans la perception des notes tout en gardant une sensibilité fine aux relations entre elles.
Une intelligence musicale particulière
Cette forme d'oreille absolue "relative" représente peut-être une adaptation spécifique du cerveau. Elle montre comment chaque musicien développe ses propres capacités en fonction de son parcours et des circonstances.
Conclusion
L'oreille absolue ne se résume pas à un "on l'a ou on ne l'a pas". Entre l'oreille absolue pure des pianistes professionnels et l'oreille relative des musiciens amateurs, il existe tout un éventail de capacités auditives. Chacune se forge à travers l'histoire personnelle du musicien et ses conditions d'apprentissage.
Références
- Deutsch, D., Dooley, K., Henthorn, T., & Head, B. (2013). Absolute pitch among students in an American music conservatory: Association with tone language fluency. The Journal of the Acoustical Society of America, 134(4), 3853-3859.
- Miyazaki, K. (2004). Recognition of transposed melodies by absolute-pitch possessors. Japanese Psychological Research, 46(4), 270-282.
- Peretz, I., & Zatorre, R. J. (2005). Brain organization for music processing. Annual Review of Psychology, 56, 89-114.
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A lire également sur ce blog : Pourquoi le diapason donne-t-il le la 440 et pas 432…
UTILISATION DE L'IA
L'élaboration de cet article a bénéficié d'un processus créatif hybride alliant l'expertise humaine et les capacités d'une intelligence artificielle, qui m'a épaulé dans les tâches de recherche, de rédaction et de peaufinage.
– Commentaires Facebook –
Bonjour
Merci pour cet article très intéressant, comme les autres. Il est sûr, qu’il est plus facile d’avoir l’oreille dite « absolue » sur un Stenway accordé à 440 que sur une scies musicale ou un ondes Martenot qui demandent une oreille très, très musicale😉
Bon dimanche à vous
Marc