
Sommaire
Les livres qui font du bien
Les textes, tweets et autres posts qui font du bien
Les critiques que l’on peut opposer à toute ce déferlement de belles paroles…
Là où ça se corse…
Un petit coup sec sur la canne, et le poisson est ferré !
Faut pas exagérer : y’en a des bien, quand-même…
Si vous trempez là-dedans et que vous êtes honnête…
Petite expérience personnelle…

Lisez attentivement les phrases ci-dessous :
"En prêtant attention au murmure de notre être intérieur, nous trouvons les clés pour ouvrir les portes de notre destinée."
"À l’image du papillon sortant de sa chrysalide, nous pouvons transformer nos épreuves douloureuses en ailes de liberté et de croissance."
"C’est précisément dans l'ombre de nos doutes que nous pouvons découvrir la lumière qui guide notre chemin vers la confiance en soi."
"Chaque larme versée est une goutte nourrissant le jardin secret de notre résilience intérieure."
Leur point commun : toutes sont porteuses d’un message d’optimisme et d’espoir. Et par les temps qui galopent, elles semblent fleurir autour de nous, pour le meilleur… et parfois le pire.
Parlons d'abord du meilleur : Ces paroles-là ont souvent la capacité d'apporter un sentiment positif, d'inspiration, de réconfort ou même de transformation personnelle à ceux qui les lisent ou les entendent. Elles peuvent parfois évoquer des émotions positives, offrir des perspectives encourageantes sur la vie, ou même êtres porteuses d'enseignements qui aident les gens à mieux se comprendre, à s'épanouir et à trouver du sens à leur vie.
Voyons maintenant où on peut les trouver :
Les livres qui font du bien
Depuis quelques années on assiste un peu partout à une recrudescence de ces « livres qui font du bien ». Les livres qui font du bien regorgent de paroles… qui font du bien, donc. Historiquement, on peut considérer Le Petit Prince de St Exupéry comme étant le premier de cette lignée.
En voici quelques autres, pris au hasard :

- "L'Alchimiste" par Paulo Coelho ;
- "Le Pouvoir du moment présent" par Eckhart Tolle ;
- "Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une" par Raphaëlle Giordano ;
- "Les Quatre Accords Toltèques" par Don Miguel Ruiz ;
- "Demain est un autre jour" par Lori Nelson Spielman.
Aujourd'hui, on compte des dizaines de milliers d'ouvrages de ce type, voire plus. Précisons qu'en raison de la popularité croissante de ce genre littéraire, leur nombre continue sans cesse de croître au fil du temps.
Les textes, tweets et autres posts qui font du bien
Dans la même veine, de plus en plus, sur les réseaux sociaux, fleurissent de jolis textes très convaincants. Tous tournent autour de cette thématique. Souvent, ils évoquent le sujet du mal-être, et de comment le résoudre. Parfois le lyrisme est particulièrement audacieux, jugez plutôt :
"La découverte de l’abandon de notre authenticité originelle au profit de la nécessité du lien permet la reconstitution progressive du vase dont nous pouvons recoller les morceaux à l’aide de cet or qui découle de notre prise de conscience."
C'est fou ça, comme des gens sont capables de mettre des mots justes sur les souffrances humaines. Puis, dans la foulée, de leur agiter de la verroterie conceptuelle sous le nez. Parfois, c'est même accompagné d'illustrations ou d’images très artistiques et très parlantes (d’inspiration new age, le plus souvent).
Les critiques que l’on peut opposer à toute ce déferlement de belles paroles…
Quand on examine de plus près toutes cette belle production, il peut y avoir de quoi hausser le sourcil. Et on peut parfois relever un ou plusieurs des points suivants :
Théories non fondées : Trop de ces textes s’évertuent à promouvoir des concepts pour le moins ésotériques ou fumeux, des affirmations péremptoires non prouvées scientifiquement, voire des généralisations abusives. On trouve, ceci, par exemple : « En Inde, on enseigne ces quatre lois de la sagesse (???) ». Ainsi, nombre d'idées pseudo-spirituelles, suscitent (à juste titre) un certain nombre d’inquiétudes quant à la validité des informations fournies.
Simplification excessive de la réalité : Indéniablement, un grand nombre de ces textes présentent une vision simplifiée de la vie. Évitant au passage les aspects complexes, les enjeux réels. Sans parler de la douleur liée aux émotions difficiles auxquelles nous devons parfois faire face au quotidien.
Évasion et déconnexion : On peut parfois y voir un encouragement à la fuite de la réalité plutôt que l'affrontement des vrais problèmes. Certains vont même jusqu’à affirmer que cela peut conduire à l'ignorance des problèmes sociaux, ainsi qu’à une déconnexion plus ou moins importante par rapport aux réalités du monde, auquel cas c'est une porte grande ouverte aux dérives sectaires…
Banalisation des thèmes de la psychologie et du bien-être : On peut légitimement s'inquiéter du fait que certaines de ces paroles peuvent simplifier ou banaliser des concepts psychologiques complexes, réduisant ainsi leur valeur réelle.

Sur-commercialisation et recherche de profit rapide : L'augmentation de la popularité de ces "livres qui font du bien" a conduit à un accroissement de leur commercialisation. De plus en plus d’auteurs et éditeurs semblent aujourd’hui viser principalement à profiter de la demande plutôt qu'à fournir un contenu véritablement significatif. Ainsi, nombre d’ouvrages sont publiés rapidement et sans contenu véritablement substantiel, ce qui participe à une dilution de la qualité globale de ce genre de littérature.
Quant aux réseaux sociaux, ils regorgent de publications produites par des rois du marketing avançant avec un faux nez, la main sur le cœur…

Là où ça se corse…
Une fois ceci posé, allons un peu plus loin en examinant ce qui – de plus en plus souvent – accompagne de si belles paroles, donc… :
Le plus souvent, sur les réseaux sociaux notamment, une fois pondues toutes ces si nobles pensées, on s'aperçoit que dans la foulée, l'auteur propose des conférences (tiens ?), ou même des séminaires de formation sur le sujet. Soit. Alors je pose juste une question : En quoi le fait de poser un diagnostic, si juste soit-il, sur les vicissitudes ne notre vie peut-il laisser supposer que la personne qui a posé ledit diagnostic est équipée et compétente pour apporter des remèdes à la problématique ou à la souffrance que – par ailleurs – il ou elle a si bien su décrire ?
Un petit coup sec sur la canne, et le poisson est ferré !
La ficelle me paraît un peu grosse, en effet : déployer une certaine aisance verbale pour mettre des mots sur la souffrance d'autrui, balancer ça sur les réseaux sociaux où des personnes en souffrance (ce n'est certes pas ce qui manque), touchées par la justesse de la description, se reconnaîtront immanquablement dans des histoires parlant par exemple de "souffrances venues de l'enfance" (facile : qui n'en a pas ?), et finiront par gober à l'hameçon sur l'air de "[…] tout ceci exprime exactement ce que je ressens, bien mieux que je n'aurais pu l'exprimer moi-même, allez hop, je vais me précipiter vers leurs séminaires de solutions à coup sûr miraculeuses!". Et hop, voilà le travail, emballez, c'est pesé!
Faut pas exagérer : y’en a des bien, quand-même…
Je ne dis pas que toutes les personnes travaillant dans une optique de mieux-être sont des escrocs, ou des êtres "perchés". Mais simplement qu'en l'espèce il est extrêmement difficile de trier le bon grain de l'ivraie. Il faut dire que le marché (oui, appelons les choses par leur nom) est immense. Et que le domaine du développement personnel est hélas encore très mal encadré. Surtout, ne vous laissez pas aveugler par la poudre aux yeux que représentent des paroles rassurantes ou sécurisantes. Des mots tels que "certification", par exemple, qui ne renvoie à rien de sérieux, faute d'instances de supervision sérieuses et reconnues, justement.
Car le problème est bien là : pour un Anthony Robbins (une des rares personnes du secteur à qui personnellement je prête quelque crédit), il existe pléthore d'individus qui, même lorsqu'ils sont bien intentionnés au départ, finissent tôt ou tard par prendre une tangente pour le moins... inquiétante, voire dangereuse pour eux-mêmes et pour les autres.

Pour ce qui concerne les livres qui visent à apporter du bien-être et de la positivité, disons-le tout net : certains d'entre eux proposent des conseils, des histoires et des enseignements sincères. Cela peut même avoir un impact positif sur de nombreuses personnes. Ainsi, comme souvent, il est essentiel (pour chacun d'entre nous) de faire appel à notre discernement. Cela nous permet de choisir des textes qui non seulement résonnent vraiment en nous, mais qui nous apportent un véritable bénéfice.
Si vous trempez là-dedans et que vous êtes honnête…
Alors, que les personnes œuvrant sur ce créneau se fassent une raison : le plus souvent, elles emploient exactement les mêmes mots, les mêmes techniques, les mêmes méthodes que les hurluberlus et les margoulins de la pire espèce.
Rien de nouveau sous le soleil : Depuis la nuit des temps, ces mêmes techniques sont employées par certaines personnes censées nous prédire l’avenir. Parfois, ces personnes n'hésitent pas à exploiter les attentes et les croyances des individus. Tout cela accompagné de généralités et d'affirmations vagues enfonçant allègrement des portes ouvertes.
En creusant un peu, on s'aperçoit que trop d'individus, fussent-ils de bonne foi, ont simplement le bagout nécessaire pour "dire les mots qui vont bien". De sorte que leurs ouailles se sentent beaucoup mieux après. Mais c'est un peu court…

Petite expérience personnelle…
J'avoue avoir été déjà conquis par des paroles éclairantes d'une personne très en vue sur ce type de créneau. Il se trouve même qu'à une époque de ma vie j'ai moi-même franchi une étape significative :
C'est ainsi que je me suis un jour retrouvé dans une salle en compagnie de plus de 500 participants. Tous étaient sûrs de venir écouter une bonne parole, des mots qui font du bien, prononcés par une star du genre (officiant sur YouTube). Mais la personne qui les proférait s'est – par la suite – révélée d'une consternante immaturité mêlée à un machiavélisme sans borne. Par chance, j'ai pu gratter un peu ce beau vernis et même pousser cette personne à tomber le masque. Si cela vous intéresse, j'en fais le récit détaillé dans cet article.
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Le Petit Abécédaire...

"Un ouvrage bien documenté, écrit par quelqu'un qui sait de quoi il parle et qui le fait avec clarté humour et éthique. Les exemples et les conseils sont judicieux et très utiles. Je le recommanderai avec plaisir.."
Josiane de Saint Paul
Quel livre ! Un travail de moine. D'une grande originalité. J'ai à peine commencé à le parcourir et, déjà, je le savoure. Je vais d'ailleurs continuer à le déguster lentement. Bravo !
Serge Marquis
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Mon cher Bernard
J espère que tu gardes au moins un nom à ajouter à celui de Robbins ! Je t ai souvent dit “ c est celui qui a le problème qui a la meilleure réponse “
Parce que il est des formations au bien être qui se fondent sur l expérience, l exercice et le feed-back des apprenants .
Des formations qui ont tenu la barre face à certaines carpes illuminées qui lui reprochaient un manque de “spiritualité”.
Avant de mettre la tête vers les étoiles tu sais qu il est important de garder les pieds sur terre et son esprit critique!
Ton article fait sens. Attention à ne pas aller trop vers le livre de la fille de Funès qui a fait un amalgame peu objectif des développeurs perso !
Bonjour Françoise.
Afin que tout le monde comprenne bien, je précise que tu es précisément la personne qui m’a (très largement) appris le plus de choses concernant la connaissance de soi, de l’autre, et de la relation. J’ai en effet pu bénéficier de tes enseignements fort utiles (et ô combien enrichissants) au cours d’un long séminaire d’une vingtaine de weekends répartis sur 2 ans, il y a de cela une vingtaine d’années (déjà !).
Sois rassurée, donc, effectivement ton nom mériterait largement d’être ajouté à celui de Robbins 🙂
D’ailleurs, si ton institut de formation était encore en activité, j’aurais probablement invité le lecteur à s’ y intéresser. Dans cet article j’ai juste voulu dire qu’il existe d’excellents contre-exemples aux dérives que je décris, et je me suis contenté d’en citer un parmi les plus célèbres.
Cela étant, ta réaction m’interpelle sur plusieurs points :
Tout d’abord, tu expliques en gros qu’il existe en la matière des formations qui font très bien le job. Il me semble bien l’avoir précisé dans l’article, mais je tiens à te faire savoir que (sans lecture de pensée 🙂 !) ta réaction me fait immanquablement penser à celle d’un personne se sentant visée (mais bon, peut-être que je me trompe, hein ? 🙂 ) . Or je puis t’assurer que c’est très loin d’être le cas. Voilà qui est dit. Surtout que, quand je vise, j’ai pour habitude d’annoncer clairement la couleur 🙂 .
Ensuite, j’imagine que la quasi-totalité des formations portant sur le bien-être et tout ça peuvent se prévaloir de se fonder sur « l’expérience, l’exercice et le feed-back des apprenants ». Ce qui ne prouve absolument rien si l’on y regarde de plus près. C’est bien ce qui rend les choses si complexes lorsqu’on veut tenter de faire un tri dans ce monde très particulier. Alors ne donnons pas le bâton pour nous faire battre, donc…
Je crois bien que c’est Alexandre Astier qui a déclaré un jour « J’aime la musique mais j’ai du mal avec la plupart des musiciens. J’adore le théâtre mais je ne supporte pas les théâtreux ». Je pense comprendre une peu ce qu’il veut dire par là (…le taxer de misanthropie me paraîtrait en effet trop court. Je pense plutôt que ce monsieur a un flair infaillible pour détecter les problèmes d’ego). De la même façon, j’ai contribué (comme tu le sais) à la création d’une association de PNListes, il y a longtemps, et je dois dire que sur la distance je suis effaré par la proportion de « carpes illuminées » que j’ai pu y croiser, justement !
J’ai même l’impression que ce n’est qu’une question de temps : certains poissons mettent des années avant de tourner carpes illuminées (nous en avons toi et moi été les témoins d’une manière assez fracassante, d’ailleurs).
Sinon, pour Julia de Funès je suis assez d’accord… on pourrait aussi évoquer Caroline Goldman, dans la même veine. Elle aussi (tiens ?) est la fille de son père, d’ailleurs… Toutes les deux donnent dans le même type d’amalgame, mais le temps qui passe rend hélas – à mes yeux – cet amalgame de plus en plus justifié.
Car souvent, ceux qui portent la bonne parole ne se montrent pas toujours (…loin de là) à la hauteur de ce qu’ils prêchent.
Un exemple : il est tout à fait possible (pour un prêcheur de bonne parole, donc) d’expliquer, de faire toucher du doigt même, avec parfois une remarquable acuité, ce qu’est le besoin de reconnaissance, avec toutes les conséquences tragiques que cela peut engendrer (pour soi, pour les autres)…
…tout en faisant lui-même (ou elle-même) la preuve qu’il ou elle est encore loin d’en être immunisé 🙂 .
Après ça, comment veux-tu qu’il n’y ait pas d’amalgames ?…
Avec toute mon amitié.
hi hi quand j’ai parcouru une page biographique de Robbins, j’ai rigolé quand j’ai lu qu’il était le coach de pamela anderson et de bill clinton et qu’il avait quelques histoires de harcèlement gnagnagna aux fesses. Bon. Je ne me moque pas de vous! J’ai moi même gobé pas mal de carabistouilles online pendant le confinement délirium de ces 3 dernières années, car me sentant un peu seul quand même, et inquiet de la situation collective extérieure, et personnellement je ne retiens que Marshall Rosenberg, qui m’inspire toujours autant que lorsque je l’ai lu pour la première fois. Ses suiveur.ses… moyennement convaincu dans l’ensemble par eux/elles. Je les trouve très en dessous. C’est la vie! Qui se réclame de.. ça ne dit rien sur les personnes, à moins bien sûr de les rencontrer, on peut se laisser inspirer par certains aspects/écrits/manifestations et oublier ce qui enquiquine, sinon on a pas fini de critiquer. Bien à vous, Mr Lamailloux. En tout cas j’aime vos articles qui, pour la pluparts, m’inspirent. C’est plaisant de vous lire. Je ne comprends pas trop votre interêt pour chat gepetto, mais pas plus que pour d’autres, à vrai dire ces choses là m’ennuient car je ne vois aucun interêt à converser avec des machines qui ne me sortent que des trucs automatiques par définition, et qui sont sans doute ni plus ni moins que le reflet de nos automatismes, que je ne porte pas en très haute estime, de base. Quand on se précipite pour réagir, qu’est ce qu’on est cons, enfin moins qu’aimables n’est ce pas. Alors qu’une machine emprunte la même démarche… Pour revenir à ce que je ressens en vous lisant: j’estime que vous ne vous payez pas trop de mots, comparé à d’autres (je sais c’est énervant, mais je ne vous connais qu’à travers vos écrits), j’apprécie votre simplicité à plein d’égard. Merci pour vos publications! Et au fait, vous avez rencontré Serge Marquis, ou bien il a connu votre livre via personnes interposées et recommendations? Je suis curieux, car ce Mr me parait hautement sympa, mais je n’ai trouvé que très peu d’éléments sur sa carrière, formation, bien que j’imagine qu’il a bien le droit comme tout le monde à une certaine intimité. Un peu complexe tout de même, certaines de ses idées m’ont un peu retourné le cerveau à un moment, mais je retiens l’humour avec lequel il s’exprime, et aussi sa fameuse triade « reviens ici, à qui je fais mal? est ce que j’ai un problème en ce moment? » pour les ruminant.es professionnels, c’est un plaisir de me souvenir de cette suggestion de sa part, qui n’est pas loin de me ramener à chaque fois vers mes observations concrètes du monde, et les aspirations qui me traversent en fait et qui sont, à coup sûr, les déclencheurs de mes pensées en contre.. bonne journée, Mr Lamailloux!